Depuis le 20 mars, la préparation d’artillerie canadienne a réduit peu à peu les défenses allemandes de la crête. Le 2 avril, c’est un déluge de feu quasi permanent qui s’abat sur les Allemands. L’artillerie canadienne ne cesse de tirer qu’une heure par jour pour observer les destructions infligées aux lignes allemandes. Le 9 avril, à 5h30, le barrage roulant qui doit couvrir la progression des 4 divisions canadiennes commence…

Les fantassins canadiens émergent alors à quelques mètres des lignes allemandes par 14 tunnels souterrains, sous un mélange de pluie et de neige fondue que le vent rabat sur les défenseurs allemands, aveuglés. Quelques secondes auparavant, 5 mines de sape explosent sous les premières lignes allemandes et créent de gigantesques entonnoirs encore visibles aujourd’hui. Les batteries d’artillerie lourde canadiennes concentrent leurs tirs sur les 69 batteries ennemies du « Gruppe Vimy » qui ont été répérées depuis plusieurs semaines à la fois par des observateurs aériens mais aussi terrestres. 67 de ces batteries sont réduits au silence très rapidement.

Plan de progression du barrage roulant canadien.

L’avance des Canadiens s’opère donc dans des conditions favorables, et la progression derrière le barrage d’artillerie qui effectue des bonds de 100m toutes les trois minutes est satisfaisante. Les fantassins sont également soutenus par des centaines de mitrailleuses qui dressent des barrages de balles pour interdire aux Allemands de reprendre position sur leurs parapets. Des unités sont également dévolues au « nettoyage » des tranchées pour éviter de voir surgir des Allemands dans le dos de la première vague.

Mitrailleuses canadiennes repositionnées pour soutenir l’assaut de la 2e vague.

Une fois chaque ligne d’objectifs atteinte, les unités de la deuxième vague dépasses leurs camarades pour atteindre la ligne suivante. A la fin de la matinée, la majorité des objectifs sont atteints par les 1st, 2nd et 3th divisions. Même la cote 145 qui domine la plaine de Douai est tombée. Seule la 4th division rencontre des difficultés dans le secteur du « Pimple » au nord de la crête. Les officiers de cette division avaient demandé imprudemment à l’artillerie d’épargner les premières lignes allemandes avant l’assaut. Il faudra attendre jusqu’au 12 avril pour briser la résistance acharnée de la 4. Garde Infanterie-Division et que « The Pimple » soit conquis grâce notamment aux renforts des Britanniques.

Prisonniers allemands qui croisent la progression des Canadiens.

La conquête de la crête de Vimy aura entraîné le repli de l’armée impériale allemande sur sa 3e position défensive. Les Allemands laissent 4 000 prisonniers entre les mains des Canadiens et plus de 2 400 morts sur le terrain. Côté canadien, on déplore 10 602 pertes dont 3 598 morts pour quatre jours de combats. De ce succès naîtra le sentiment national canadien qui sera encore renforcé par la participation victorieuse des Canadiens aux offensives de Paschaendele (novembre 1917) et des 100 jours (septembre-novembre 1918).

SYLVAIN FERREIRA