Le 19 mai dernier nous avons appris avec une profonde tristesse la disparition du général André Bach, officier parachutiste et grand historien français, il était spécialiste de la Grande Guerre et de l’armée française.Né en 1943, il choisit la carrière militaire et entre à Saint-Cyr en 1965 (promotion « Lieutenant-colonel Driant »). A sa sortie, il devient officier au 1er régiment de chasseurs parachutistes. En 1978 il est admis à l’Ecole supérieure de guerre par la voie universitaire et il est également diplômé de Sciences Po en 1980. Un an plus tard il décroche sa maîtrise d’Histoire à Paris 1. Il servira au Liban comme casque bleu en 1985-86 avant d’être nommé comme professeur de tactique à l’Ecole de Guerre. En 1988, il prend le commandement du 67e régiment d’infanterie à Soissons. En 1992, il retourne à l’Ecole de Guerre comme responsable du cours « stratégie et histoire militaire ». Il termine sa carrière à la tête du Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT) à Vincennes à la tête duquel il est nommé en 1997. C’est là qu’il commence son immense travail sur un des sujets les plus sensibles de la Grande Guerre pour l’armée française : les fusillés pour l’exemple. Il sortira un premier livre sur le sujet en 2003 chez Tallendier. Il explique dans cet ouvrage que 60% des exécutions « pour l’exemple » ont lieu non pas en 1917, mais au début de la guerre en 1914-15. Il poursuivra ses travaux et publiera encore deux ouvrages qui resteront des références : « L’armée de Dreyfus » en 2004 chez Tallendier, et « Justice militaire 1915-16 » en 2013 chez Vendémiaire.

Son ami historien Laurent Henninger nous laisse un magnifique témoignage au sujet de son héritage :  » Avec lui, nous perdons un homme d’une qualité rare, d’une immense gentillesse, et l’un des meilleurs historiens de la Première Guerre mondiale et de l’histoire de l’armée française au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe. Par trois fois, nous avions eu le plaisir et l’honneur de l’interviewer pour Guerres & Histoire, et sa dernière interview est parue dans le numéro actuellement en vente. Il meurt en laissant une œuvre considérable, mais hélas inachevée, puisqu’il a grandement contribué à renouveler l’histoire de la Grande Guerre, notamment dans ses aspects politiques, sociaux et humains. Restent ses trois ouvrages principaux, dont nous ne pouvons que recommander la lecture à tous les passionnés de guerre et d’histoire. »

La Société des Amis du Musée de la Grande Guerre de Meaux présente toutes ses condoléances à la famille du général Bach.

SYLVAIN FERREIRA