En 1913, Le chansonnier Bach (de son vrai nom Charles-Joseph Pasquier)

commande au parolier Louis Bousquet et au compositeur Camille Robert

une chanson « la Madelon » ou « quand Madelon ». La musique est une marche militaire agrémentée de paroles gaies et entrainantes. Elle ne connait pas un grand succès.

En août 1914, Sioul, un chansonnier mobilisé comme artilleur et cantonné à l’école Jules-Ferry de Fontenay-sous-bois, la chante à ses camarades. Celle-ci obtient un véritable succès. Les canonniers la diffusent. Le chant est alors fréquemment interprété par des comiques troupiers très prisés de l’époque : les tourlourous

Le chanteur Marcelly fut le premier à enregistrer cette chanson en 1917.

En 1921, une plaque est apposée sur la façade de l’école de Fontenay-sous-Bois, indiquant : « La Madelon est partie d’ici en août 1914 pour faire le tour du monde ».

Les paroles de la chanson:

 

Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
« Aux Tourlourous » c’est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l’appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n’est que Madelon mais pour nous c’est l’amour

Refrain :
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n’est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c’est tout le mal qu’elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !

Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l’on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu’on lui dise
Ce qu’on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu’on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l’embrasse dans les coins. Elle dit « veux-tu finir… »
On s’figure que c’est l’autre, ça nous fait bien plaisir.

Refrain

Un caporal en képi de fantaisie
S’en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d’amour, lui dit qu’elle était jolie8,9
Et qu’il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j’aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n’auras pas ma main
J’en ai bien trop besoin pour leur verser du vin

Refrain