On l’aura compris, les opérations sur la Marne représentent un tournant dans l’histoire militaire et dans l’histoire de la Grande Guerre.

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Les zouaves du lieutenant-colonel Dubujadoux avant l’assaut sur Etrepilly.

Faute de victoire rapide contre la France, l’Empire allemand doit s’engager dans une confrontation du faible au fort, pris en étau sur deux fronts terrestres et un front maritime (blocus naval anglais) qui garantit aux Alliés une victoire à l’usure. Seule la révolution russe mettra pendant quelques semaines l’Allemagne en situation de parité militaire terrestre au printemps 1918. Mais cela ne suffira pas à inverser la tendance.
Les affrontements qui se sont déroulés dans le secteur de l’Ourcq ont joué un rôle décisif dans la mise en échec opérative des Allemands. Conjugués aux autres opérations jusqu’à Verdun, ils ont assuré la victoire à la France et à son allié britannique.

Le théâtre de combats épique

Le centenaire est donc l’occasion pour le grand public de redécouvrir les lieux où tombèrent Péguy et ses hommes, Dubujadoux et ses zouaves : toutes ces fermes et tous ces villages (Penchard, Chauconin, Monthyon, Varreddes, Etrépilly, Barcy, Chambry) devenus autant de points d’appuis, de replis, de postes de secours ou de commandement entre le 5 et le 10 septembre.

Les affrontements de l’Ourcq ont joué un rôle décisif dans la mise en échec opérative des Allemands.

Oui, le Pays de Meaux fut le théâtre de combats épiques pour faire plier la machine de guerre allemande réputée supérieure. Certes, les soldats du Reich se sont battus avec un courage et une intelligence tactique remarquables ; malheureusement, à l’exemple de Varreddes et de ses otages, ils montrèrent, déjà, un autre visage de la guerre totale faite non seulement aux armées mais aussi aux civils, inaugurant tristement la première moitié du siècle.

Sylvain Ferreira