Mercredi 30 mars a eu lien dans l’auditorium du Musée une très belle conférence sur les Poilus tahitiens par Jean-Christophe Teva SHIGETOMI, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence.Lors de cette très intéressante conférence, nous allons apprendre qu’en septembre 1914, Papeete est bombardée par un navire allemand. C’est le début des hostilités pour Tahiti, qui durant la Grande guerre ne sera jamais conquise, grâce à la volonté de Tahiti de se défendre.

Durant la guerre 14-18, ce sont 1118 tahitiens qui quittent leur ile pour rejoindre la métropole. Le voyage est très long : nouvelle-Calédonie, puis l’Australie. Il arrive à Marseille et sont dirigés sur Valbonne ou il participe à des travaux de terrassement.
Les bateaux ne sont pas nombreux pour transporter les troupes d’Océanie. Les poilus tahitiens enrôlés dans le corps de l’ANZAC sont engagés à Gallipoli, en Palestine, à Salonique dans l’armée d’Orient, dans le Bataillon mixte du Pacifique entre autres.
Le 3 octobre 1915 c’est la création de l’armée d’Orient, nous retrouvons des poilus tahitiens chargés de soutenir l’armée serbe. Ces troupes combattent sur le front des Balkans.
À Salonique, la rigueur du climat, les maladies (paludisme) déciment l’armée d’Orient. Les tahitiens vont connaître une guerre des plus cruelles.

Les tahitiens n’ont jamais durant la Grande gGuerre constitué un groupe homogène, ils étaient détachés dans différents corps : chasseurs alpins, artilleurs, scaphandriers et même aviateurs.
Des tahitiens se retrouvent aussi à Compiègne à l’Est du Chemin des Dames. Ils participent alors à la deuxième Bataille de la Marne. Ils sont remarqués par leurs chefs, et considérés comme des soldats très courageux, toujours volontaires pour les missions et particulièrement efficaces dans les corps à corps lors des combat.
L’attitude exemplaire des soldats venus de la Polynésie leur vaut une citation à l’ordre de la 10e armée.

La guerre terminée, le 28 juin 1919, c’est le retour à Tahiti. L’ile a eu beaucoup à souffrir de la grippe espagnole qui a dessiné une partie des iliens. 300 tahitiens ont donné leur vie pour la défense de la métropole. En 1920 était érigé à Tahiti un monument aux morts en souvenir de leur sacrifice.

Tahitien

Jean-Christophe Teva SHIGETOMI a 55 ans et est diplômé de l’institut d’études politiques, directeur de l’aviation civile de la Polynésie française passionné d’histoire contemporaine et par l’aviation. Il a occupé pendant 25 ans des postes à responsabilité dans l’aviation. Il écrit un premier livre sur les volontaires tahitiens pendant la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui il est président de l’association des polynésiens dans la guerre avec laquelle il organise des expositions. Il est administrateur d’un site Internet «Les tahitiens dans la guerre» http://www.poilustahitiens.com
Il publie à l’heure actuelle un livre sur les poilus de Tahiti.
A l’avenir il va continuer à partager ses travaux de recherches et sortir de l’oubli les tahitiens engagée dans les guerres.

Merci à lui d’être venu jusqu’à nous.

Photo @www.poilustahitiens.com

Propos recueillis par Suzanne Vallin.