Lors de la fermeture annuelle du musée, la salle “Guerre Nouvelle” a connu d’importantes améliorations. Pour mieux comprendre ces dernières, Johanne Berlemont, responsable du service conservation du musée, répond à nos questions.

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L’opération de récolement des arts graphiques.

Le Mag : Quels changements ont été réalisés ?
Johanne Berlemont : Il était nécessaire, deux ans après l’ouverture du musée, de procéder à des opérations de conservation et de restauration sur les collections exposées dans ces vitrines. Nous avons profité de la fermeture annuelle en janvier pour organiser le récolement décennal de ces vitrines : vérification sur place et sur pièce des collections, marquage. L’équipe conservation a également amélioré les conditions d’exposition de certaines pièces fragiles. Enfin, les différentes thématiques développées dans la salle ont été rendues plus cohérentes grâce à l’installation et l’accrochage de nouveaux objets, de photographies grand format et de cartels détaillés.

Le Mag : On y trouve de nombreuses pièces d’artillerie ; quelle est l’importance de celle-ci lors du conflit ?
Johanne Berlemont : L’artillerie occupe une place considérable dans cette guerre : plus d’un milliard de projectiles ont été tirés durant ces quatre années de combat. Le 21 février 1916, lorsque débute la bataille de Verdun, plus d’un million de projectiles ont été tirés sur les positions françaises par les Allemands ! Notre nouvelle mise en place permet également de mieux comprendre le découpage entre l’artillerie de campagne et l’artillerie de tranchées.

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Johanne Berlemont devant une vitrine de projectiles.

Le Mag : J’ai aperçu une pièce d’avion…
Johanne Berlemont : Tout à fait, des pièces exceptionnelles ont pu être intégrées dans les vitrines et en particulier ce volet de dérive de direction de Spad S-XVI (avion biplan français). C’est une très belle pièce en toile de lin enduite et peinte en bleu, blanc, rouge et qui comporte encore les marquages de l’appareil. Cette pièce unique avait été donnée après l’ouverture du musée et elle se devait d’être exposée. D’autres collections, comme les cervelières n’avaient pas pu être installées, c’est maintenant chose faite. Nous avons également retravaillé les mannequinages du soldat en tenue de protection (toile huilée) contre le gaz ypérite et du tankiste français.

Le Mag : Des changements du côté des Arts graphiques ?
Johanne Berlemont : Oui, les documents papiers ont reçu des supports de présentation plus adaptés à leur état de conservation. Certains documents ont été remplacés et nous avons tourné les pages des livres présentés pour qu’elles ne soient pas toujours exposées à la lumière.

De nouvelles pièces ont trouvé place dans les vitrines, d’autres ont été restaurées.

Recueilli par Yann Mathias