Ecrit par Michel DELMOTTE

Les villages meurtris du Pays de Meaux

A la veille du 101ème anniversaire de l’Armistice, un retour en images sur la bataille aux environs de notre Musée accompagnera le souvenir et la mémoire historique.

A Barcy, l’église avait avec sa cloche sonné les mariages, les naissances, mais aussi le glas pour les obsèques. Aux fêtes carillonnées elle appelait tous les villageois aux festivités et célébrations et de nombreuses générations avaient entendu son tintement. Dans un fracas assourdissant de l’artillerie en septembre 1914, tout cela s’est tu par un sourd gémissement de bronze et une chute au milieu de plâtras.

On rappellera dans une revue de l’époque, que la cloche n’est pas morte, quelle reprendra sa place au sommet du clocher et qu’avec toutes ses sœurs de France, elle sonnera de nouveau à toute volée.

A Etrépilly, ou à Trocy en Multien, la population modeste et laborieuse, tout un ensemble de braves gens voient en ce début septembre 1914 déferler une horde « sauvage »qui ravage leur paysage quotidien. Malgré les échos lointains de la tension internationale qui montait, tous espéraient un maintien de la paix, ils comprendront que cela est perdu.  Beaucoup d’entre eux accompliront leur devoir de défendre la Nation. Les habitants retrouveront les maisons bombardées, éventrées restes d’un témoignage de la violence des affrontements.

A Chambry, les zouaves se sont retranchés dans le cimetière et ils ont crénelé le mur afin de pouvoir faire le coup de feu avec les Uhlans. Au pied du mur une tranchée a été aménagée sur toute la longueur du mur. On peut remarquer les effets d’un obus de 75 sur le tronc de cet arbre lors des combats du 7 septembre 1914.

Près d’un arbre fauché par un obus, les zouaves attendent les ordres d’une des nombreuses charges à la baïonnette qui contribueront à la retraite des armées du général von KLUCK

Après ces journées d’âpres batailles on trouve sur les chemins de repli de l’armée allemande des caissons et du matériel abandonné comme ici à Monthyon.

Ces quelques images sont les souvenirs tant des combattants sur le terrain, que des populations victimes malgré elles de la folie meurtrière.

Merci à mon ami Gilles et à la fabuleuse documentation de son grand-père capitaine d’artillerie en 1914-1918

Sources et iconographies : Manuel, Rol et Chusseau-Flaviens.

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