Les 21 et 23 janvier derniers, la SAM2G a pu visiter les réserves du Musée. En route pour une découverte de locaux et d’une activité méconnus.


PGG1Malgré le froid de la matinée, l’accueil de Johanne Berlemont, régisseur des collections, est chaleureux. Nous plongeons à la découverte des réserves. Un musée est comme un iceberg, l’essentiel de ses collections est invisible de la surface.

Ici à Meaux, seuls 15 % des objets sont présentés au public. Dans plusieurs pièces sont entreposés des uniformes, des armes, des livres, des affiches, des tableaux, des objets de la vie quotidienne des soldats et des prisonniers, etc. La plupart proviennent de la collection d’origine de Jean-Pierre Verney. On y trouve aussi des acquisitions récentes, des dons de particuliers, des dépôts d’autres musées ou ses prêts temporaires en vue d’une prochaine exposition.

Dès la première porte passée, on ne sait où donner de la tête. Sur les rateliers : des fusils et des lances. Au mur : des tableaux. Sur les portants : des uniformes. Sur les étagères : des bottes, des chaussures, des jouets, des casques, de l’artisanat de tranchées … Une mezzanine a été construite pour accroître la capacité de la réserve.

Johanne Berlemont explique : « La fermeture annuelle au public est l’occasion pour l’équipe du Musée de procéder entre autres choses au récolement de la collection ». Certains des bénévoles de la SAM2G y participent régulièrement. Quelle que soit sa taille, chaque objet fait l’objet d’une numérotation, une description dans la base de données, une photographie, un reconditionnement et, parfois, d’une restauration. Ils sont alors parés pour leur vie au Musée : conservation, exposition et pour certains un prêt à l’extérieur.
PGG2Certains uniformes ne peuvent pas être exposés dans le parcours permanent, car trop fragiles, incomplets ou en exemplaire unique. Ce qui ne devrait pas être le cas de cette veste de général français. Son propriétaire fut démis de ses fonctions au tout début des hostilités pour incompétence. Un certain nombre d’officiers supérieurs furent ainsi mutés loin à l’arrière à Limoges (c’est l’étymologie du verbe limoger).

Dans les boîtes : des grenades (démilitarisées bien sûr), des assiettes, des montres, des instruments de chirurgie, des douilles d’obus gravées.

PGG4 PGG3 Dans les meubles à cartes : des affiches, des cartes, des dessins et un magnifique pastel.

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La seconde pièce est encore plus grande. Après l’avoir vidée pour travaux (réfection du sol), l’équipe du Musée y réinstalle ce matin-là les pièces les plus volumineuses et les moins fragiles. En plus des matériels audiovisuels et des vitrines qui attendent la prochaine exposition, on y trouve les boîtes servant au transport des tableaux, des obus d’un calibre impressionnant, un cheval passé incognito, une forge mobile de maréchal-ferrant, un crapouillot revenant de sablage et deux très rares bonbonnes de gaz de combat – vides.

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La visite touche à sa fin. La dernière pièce est surnommée « salle de bichonnage ». Il s’en dégage une atmosphère plus intimiste.

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C’est là que les personnels du Musée préparent en ce moment les pièces en vue d’une prochaine exposition sur l’artillerie. Sur un bureau il y a un PC accédant à la base de données. Dans un coin la tente du studio photo. En face un point d’eau et une machine à laver. Comme dans le film « La nuit au musée », on se prend à imaginer la vie des objets une fois les portes fermées : la robe de soie rose danse-t-elle chaque nuit avec l’uniforme d’officier ?
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La matinée est vite passée. Johanne Berlemont a répondu avec compétence, patience et gentillesse à toutes les questions. Elle nous raccompagne au PC sécurité. Dehors, la température s’est à peine radoucie. Un salut à Galliéni qui veille toujours sur la rue des Soldats de la Marne, en contrebas dans le quartier de la Grosse pierre.

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