Dans notre première édition, vous découvriez l’histoire du Meldois Louis Vallin, bombardier mitrailleur, grâce aux archives confiées par sa fille Suzanne. Nous le retrouvons dans ce numéro pour un nouvel exploit : la chasse au Zeppelin !

l’attaque du Zeppelin par Louis Vallin, la nuit du 29 au 30 janvier 1916. Tel David contre Goliath, le bombardier mitrailleur Vallin s’attaque au dirigeable armé de sa seule carabine.

l’attaque du Zeppelin par Louis Vallin, la nuit du 29 au 30 janvier 1916. Tel David contre Goliath, le bombardier mitrailleur Vallin s’attaque au dirigeable armé de sa seule carabine.

Nous somme le 29 janvier 1916 en soirée, Louis Vallin a été affecté à la défense du Camp retranché de Paris (Aérodrome du Bourget). Il est d’alerte avec le pilote Denebonde (Sergent). Il fait un temps épouvantable sur Paris, les conditions de vol sont déplorables, mais il faut veiller coûte que coûte aux Zeppelins allemands. En effet, les expéditions menées par ces derniers depuis 1914 sèment la terreur chez les civils. Même si les objectifs sont en priorité des cibles militaires, les fréquentes erreurs de navigation et de précision de bombardements nocturnes font de nombreuses pertes civiles. Chaque nuit, la menace est présente et peut frapper.
Ce 29 janvier 1916, quelques heures plus tôt, deux Zeppelins ont pris leur envol pour mener un raid sur Paris. Le premier Zeppelin – le LZ 77 (47) – a fait demi-tour suite à un problème mécanique ; le deuxième – le LZ 79 (49) – dirigé par le commandant Geissert a continué sa route sur Paris et atteint son objectif en larguant 18 bombes, faisant 26 morts et 32 blessés. C’est à son retour vers l’Allemagne, tandis qu’il survole Le Bourget, que, suite à une alerte donnée par téléphone, Louis Vallin et le sergent Denebonde essayent de l’intercepter.

zepellin

Aérostat de type dirigeable rigide, de fabrication allemande, le Zeppelin LZ 79 mesure 163 mètres pour un volume de 31 900 m3.

un combat acharné

« Nous sommes partis sur l’avion Farman n°1187 moteur Renault par un temps épouvantable. Après avoir traversé une brume intense et d’épaisses couches de nuages, nous avons découvert à plus de 3 000 mètres le Zeppelin sortant de la brume venant de la gauche. Énorme masse dont nous pouvions voir les détails, n’étant qu’à environ 200 mètres légèrement en dessous. C’est alors que j’ai ouvert le feu avec une carabine Gras modèle 1874 tirant coup par coup une trentaine de balles incendiaires “Desvignes” dont plusieurs arrivèrent au but. La riposte fut immédiate. Nous essuyâmes plusieurs salves de mitrailleuses, fort heureusement sans résultat.
D’après le document de l’époque, le Zeppelin LZ 79, se voyant attaqué, se délesta d’un réservoir d’eau, ce qui lui permit de prendre de l’altitude. C’est alors que voulant monter, nous fîmes une glissade sur l’aile et le perdîmes de vue. Après de très grosses difficultés pour retrouver notre route, nous pûmes atterrir au Bourget, transis de froid. »
Le Zeppelin s’est abattu de la suite de ses “blessures” sans faire de victimes. Ce sera la première attaque de nuit d’un Zeppelin par l’aviation et le dernier raid de Zeppelins sur Paris. Cet acte héroïque sera récompensé par une citation et la création d’une chanson d’Eugène Choucary « Ce soir, on va… Zeppeliner ».

[visual_alert style=”white”]Le Zeppelin en quelques chiffres

Zeppelin de Type p
Référence constructeur : LZ 49
Nom opérationnel : LZ 79 (armée)
Longueur : 163 m
Largeur : 18,7 m
Volume : 31 900 m3
Motorisation : 4 moteurs
de 240 hp
Vitesse maximum : 97 km/h
Plafond : 3200 m
Autonomie : 4300 km
Charges utiles : 16,2 tonnes
Premier vol : 2 août 1915

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Yann Mathias